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qu’est-ce que la coopération transfrontalière

La coopération transfrontalière ne saurait n’être qu’une simple coopération bilatérale entre partenaires de pays voisins.

La coopération transfrontalière porte en elle le projet d’une métamorphose des territoires transfrontaliers, non par uniformisation, mais par hybridation des cultures et des pratiques. En ce sens, elle est un vecteur d’aménagement du territoire, et ses expérimentations sont autant de laboratoires de l’intégration européenne.

les programmes interreg en Europe

Plus de 50 programmes de coopération Interreg couvrent les différentes frontières intérieures de l’Europe. Ils comportent des axes spécifiques adaptés aux contextes des territoires sur lesquels ils portent, mais ils visent tous la promotion d’une Europe plus verte et moins carbonée, d’une Europe connectée, d’une Europe intégrée, d’une Europe sociale, d’une Europe plus intelligente et d’une Europe plus proche de ses citoyens.

le premier borders forum européen

Les 09 et 10 novembre 2020, s’est tenu un premier Borders Forum virtuel, à l’initiative de la Mission opérationnelle transfrontalière, sous le haut patronage du Président Emmanuel Macron. Il concernait les coopérations transfrontalières impliquant les régions frontalières françaises et rassemblait un certain nombre d’acteurs de la coopération (élus territoriaux porteurs de projets, responsables de la Commission européenne, députés, etc.).

Dans son allocution d’ouverture de ce forum, Elisa Ferreira, Commissaire européenne à la Cohésion et aux réformes, a résumé les attentes de l’Union à l’égard de la coopération transfrontalière et de ses acteurs.

« Nous allons mettre en avant l’incroyable richesse de la coopération transfrontalière au sein de l’Union européenne »

« Des frontières laboratoires de nos ambitions européennes »

« Nous ne devons pas oublier qu’il y a énormément de biens publics, tels que les transports, l’accès à l’énergie, l’emploi et les soins de santé qui transcendent les frontières. Aucun de ces biens publics ne devrait être bloqué par une frontière »

« Depuis 30 ans, vous apportez des solutions pratiques afin de surmonter les obstacles aux frontières. Vous avez été en première ligne de l’intégration européenne. Mais la mission n’est pas terminée. J’aimerais vous encourager à poursuivre vos efforts car c’est vous qui construisez l’Europe chaque jour. »

la frontière est une limite, mais pas un mur

  • La frontière, délimitation entre le nous et l’autre, permet la construction de nos identités et la reconnaissance de celles des autres
  • « Le sacré est toujours entouré d’une enceinte » (Régis Debray, Éloge des frontières)

le franchissement des frontières requiert un humanisme et une éthique

  • refuser le franchissement, c’est s’exposer aux replis identitaires

  • mais tous les franchissements ne sont pas vertueux (impérialisme, colonialisme, contrebande, …)
  • franchir vertueusement, c’est apprendre l’humanité (Nicolas Bouvier, L’usage du monde)
  • « La mixité des humains ne s’obtiendra pas en jetant au panier les cartes d’identité, mais en procurant un passeport à chacun » (Régis Debray, Éloge des frontières)
  • franchir, ce n’est pas lire ce qui se passe chez l’autre selon nos propres codes, c’est tenter de traduire ce qu’on ne comprend pas nécessairement. Être confronté au fait de devoir traduire l’intraduisible (ce qu’on ne comprend pas, ce qui n’entre pas dans nos cadres, dans nos façons d’être, dans nos règles et dans nos dispositifs), ne doit pas nous conduire à baisser les bras mais, au contraire, à essayer de traduire et de traduire encore (Baptiste Morizot, Manières d’être vivant)
  • le diplomate doit être la figure de celui qui cherche à franchir et qui cherche un langage que chacun doit pouvoir comprendre. Car il va falloir articuler des mondes différents, sans qu’aucun de deux n’y perde en substance : « La diplomatie (…) est un type de relation qui devient pertinent lorsqu’on cohabite ensemble, sur un même territoire, avec des êtres qui existent et qui résistent. Des êtres qui, pour autant, ne doivent pas être détruits ou affaiblis (…) car notre vitalité dépend de la leur » (Baptiste Morizot, Manières d’être vivant)
  • selon Baptiste Morizot, la diplomatie est une « éthique des égards ajustés ». C’est dire qu’il n’y a pas de relation « juste » à priori –dont on pourrait normer les principes-, mais des ajustements successifs et singuliers devant permettre le partage interdépendant des territoires
  • les franchissements vertueux conduisent à de l’interconnaissance, de l’interculturalité et des interactions dynamiques

la coopération transfrontalière transforme les territoires

  • elle suppose assouplissement et adaptation des règles administratives
  • elle suppose la mobilisation des réseaux d’acteurs du territoire
  • elle suppose l’établissement de dispositifs pratiques concrets de coopération et de mobilité
  • elle permet de repenser l’aménagement des territoires, en fonction de leur spécificité transfrontalière

Le projet a été cofinancé à hauteur de 65% par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER)
dans le cadre du Programme Interreg V-A Espagne-France-Andorre (POCTEFA 2014-2020).

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